Alfred Rohmer naît le 22 février 1907 à Strasbourg dans une famille profondément catholique. Son grand-père paternel fut zouave pontifical sous les ordres du colonel de Charette. Son père, professeur d’enseignement général au collège de Neudorf, à Strasbourg, est un apôtre de la communion fréquente des hommes.
Alfred entend l’appel de Jésus à 10 ans, lors d’une communion fervente : « Aujourd’hui, Jésus m’a demandé de devenir prêtre. Je lui ai dit oui ! » A 17 ans, suite à une mission prêchée par les capucins à Neudorf, il choisit l’ordre de saint François : « Parce que ce sont les plus pauvres ! » Il prononce ses premiers vœux en 1923, prenant le nom de Tarcisius, son saint préféré. Après ses études ecclésiastiques, il reçoit l’ordination sacerdotale à 24 ans en 1931.
Il est envoyé au Collège apostolique des capucins de Koenigshoffen où il exerce les fonctions de professeur et de préfet de discipline. Toute sa vie, il exercera son apostolat auprès de la jeunesse, cherchant à y faire éclore des vocations.
En 1939, à cause du départ à la guerre de nombreux vicaires du diocèse, il est envoyé comme aumônier des jeunes gens dans la paroisse minière de la Cité Jeanne d’Arc, près de Saint-Avold, en Lorraine ; il y reste jusqu’en 1947, après un passage rapide dans les rangs de l’armée, soldé par la défaite de 1940.
Il développe une troupe scoute ; organisant des camps, il découvre le site de l’étang du Hanau, à Eguelshardt ; là, une jolie clairière au bord de laquelle miroite l’eau de l’étang bordé de pins, de hêtres et de chênes, retient toute son attention. Avantageusement placé au milieu des collines, des forêts et des rochers roses des Vosges du Nord, sur lesquelles veillent les silhouettes échancrées des anciens châteaux, le lieu est idéal pour les jeux, les veillées et les vacances !
Il crée une petite association, qui devient propriétaire du terrain et permet d’accueillir ainsi chaque été les scouts et les personnes qui se dévouent au service des jeunes gens.
Au gré des subventions et des générosités des bienfaiteurs, le Centre de plein-air pousse tranquillement sous le regard de la sainte Vierge. Il est inauguré solennellement en 1956 par Mgr Léon Messmer (1900-1987), Père capucin alors évêque de Madagascar.
Encouragé par ses supérieurs, il ouvre une école le 3 octobre 1956, avec six petits élèves. L’Etoile-du Matin est née ! En 1961, l’école devient officiellement un Centre d’Apprentissage dans l’électromécanique.
Désireux de confier son œuvre à une congrégation qui en assure la pérennité loin de l’esprit mondain du Concile, le père demande à Mgr Lefebvre en 1976, de lui trouver des collaborateurs. Les premiers prêtres (abbés Wodsack et Ravilly) le rejoignent pour commencer le noviciat des frères de la Fraternité.
En 1979, le Père Rohmer confie la direction de l’Etoile-du-Matin à l’abbé Jacques Laguérie de la Fraternité Saint-Pie X. L’école technique doit fermer, faute de professeurs ; il ne reste plus que le primaire et le collège. Heureusement, les élèves affluent rapidement et l’école peut ouvrir les classes du lycée.
Le Père Rohmer demeure à l’école où il peut fêter dans la paix et la joie ses cinquante années de sacerdoce en 1981. Il rend sa belle âme à Dieu le 30 décembre 1983. Il est enterré à l’Etoile-du-Matin où son corps repose dans l’attente de la résurrection bienheureuse.
